Voici quelques obstacles qui risquent de survenir lors des premiers mois d’accompagnement budgétaire. Il faut les voir comme des ajustements à faire le temps d’intégrer ce nouvel outil à leur vie. Il faut toujours se rappeler que c’est une démarche, un processus d’apprentissage. Il ne faut pas chercher la perfection dès le départ. Il faut identifier des objectifs réalistes et mesurables qui favoriseront l’engagement de la personne dans la démarche.
Une démarche budgétaire ne se fait pas sans changements dans le fonctionnement et l’organisation de la vie. Il faut réussir à trouver la méthode qui convient le mieux à la personne et ne pas hésiter à essayer autre chose. Voir la section Outils budgétaires. Si vous sentez que rien ne fonctionne, n’hésitez pas à contacter un conseiller budgétaire du CIBES qui pourra entreprendre une démarche avec vous et la personne.
Il faut trouver le moyen d’intégrer ce nouvel outil dans la routine quotidienne. La plupart du temps, l’objectif du premier budget est d’identifier les dépenses courantes pour se donner une vision la plus précise possible de la situation. Il faut donc se trouver une méthode bien à nous pour pouvoir le faire sans que ce soit trop lourd, sinon on court le risque de se décourager. Parmi les méthodes les plus utilisées : le petit calepin dans le sac à main, la méthode des enveloppes, l'accumulation de toutes les factures durant la semaine et leur compilation par la suite, l'utilisation du relevé bancaire, etc.
Ne pas oublier que c’est un processus. Il faut prendre le temps d’essayer des choses et ne pas avoir de grosses attentes au départ.
Contrairement à ce que plusieurs pensent, le budget n’est pas qu’une simple question de chiffres. Il est le reflet de nos valeurs, nos priorités et de nos décisions financières (les bonnes comme les moins bonnes). Le budget, c’est émotif. C’est donc tout à fait normal de vivre un sentiment de privation, puisque nous avons un nouveau cadre.
Par contre, il est possible que les montants alloués aux dépenses courantes (épicerie, essence, dépanneur, sorties, etc.) aient été sous-estimés. Il faut donc tenter de les identifier le plus précisément possible et les réajuster dans le budget suivant.
D’abord, lors de la prévision du budget, il faut tenter d’identifier le plus précisément possible tout ce qui peut arriver dans le mois à venir (anniversaires, sorties spéciales, etc.). Les imprévus ne manqueront toutefois pas d’arriver (bris d’électroménager, contravention, etc.). Le budget doit être le cadre de référence. C’est lui qui dira quand et comment faire face à une dépense imprévue. Est-ce que celle-ci peut attendre au prochain budget? Si non, qu’est-ce que l’on peut modifier dans le budget en cours? Repousser une dépense à la semaine suivante, effectuer des petites coupures dans les dépenses courantes pour dégager de la liquidité, etc.
Le budget est un cadre pour prendre des décisions financières. Pas seulement pour les gros achats tels l’achat d’une voiture, d’un meuble ou d’une maison mais aussi, et surtout, pour les dépenses quotidiennes. Sans s’en rendre compte, les gens prennent une foule de petites décisions chaque jour. Le budget devient donc la référence pour savoir si oui ou non on peut dépenser pour telle ou telle chose. Pour éviter les tentations, il faut parfois changer sa routine. Par exemple, « faire des commissions » peut être, dans certaines familles, une activité en soi. Cela incite bien sûr à acheter des choses dont nous n’avions pas nécessairement besoin, imprévues en partant de chez soi. Il faut tenter de prévoir le plus possible tout ce qui peut arriver dans le mois à venir. Pour les mois suivants, vous pourrez réajuster les montants en fonction de ce qui s’est passé durant le mois. On pourrait, par exemple, ajouter un poste de dépenses pour les autres dépenses. Ça permet de tenter de les cadrer plutôt que de les éliminer et que le budget ne fonctionne pas. Si le budget n’arrive pas à cause de ces dépenses, ce sera à la personne de prendre des décisions pour couper ailleurs. Ce sont ses priorités même si parfois elles viennent à l’encontre de notre façon de voir les choses.
Si la dépendance demeure dans des proportions viables pour le budget et que la personne exerce encore un certain contrôle sur sa consommation, nous pouvons faire la démarche budgétaire. Si la personne peut déterminer le coût de sa consommation, cette dépense devrait figurer dans les postes budgétaires afin d’en identifier les limites.
Le budget n’est pas la solution à cette dépendance mais plutôt un moyen complémentaire pour limiter et contrôler la consommation et ses répercussions sur les obligations dans le budget.
Par contre, si la dépendance est hors contrôle, la démarche budgétaire sera inutile. La personne a besoin d’une thérapie d’abord. Nous pourrons reprendre la situation telle qu’elle est lorsque la dépendance sera sous contrôle.
La démarche budgétaire permettra d’identifier cette problématique. Il ne faut pas hésiter à aborder le sujet délicatement. Si la personne tient à aider l’autre financièrement, il faut trouver le moyen de le cadrer. Par exemple : son enfant lui demande de l’argent chaque semaine mais le budget ne le permet pas. On pourrait proposer qu’elle lui donne un montant fixe chaque semaine (permis par le budget) ou qu’elle paye son compte de téléphone. Si le proche vole de l’argent lorsqu’il fait des commissions ou des retraits d’argent, on pourrait évaluer la méthode à trois comptes pour protéger les comptes du mois. C’est à la police qu’il faut s’adresser s’il y a de l’abus financier et/ou si la personne ne se sent pas en sécurité. Vous pouvez également appeler l'organisme Équijustice qui fait de la médiation citoyenne.