Évaluer la situation

Après avoir pris connaissance des règles de base, il faut se donner un portrait de la situation et une analyse de la nature des problèmes, s’il y a lieu. Pour ce faire, nous allons élaborer la liste des dettes et ensuite faire un premier budget type. Voici comment procéder.

Les dettes

Dans un premier temps, nous devons élaborer la liste des dettes. Cela permettra de se donner une idée de ce que nous aurons à organiser, ou non, dans le budget. Voici les informations que vous devez recueillir pour chacune des dettes.

  • Nom du créancier : Le nom de l’établissement ou de la personne à qui on doit la dette
  • Solde du prêt : Le solde de la dette à ce jour
  • Limite : La limite du crédit octroyée (pour les dettes bancaires)
  • Paiement mensuel : Le paiement exigé par mois
  • Endosseur : Si la personne a un endosseur sur cette créance
  • Raison de la dette : Ex. réparation de voiture, paiement de facture, dépenses courantes (comme l’épicerie et l’essence), etc.
  • Retards : Si la personne a des paiements en retard sur cette dette, depuis combien de mois

Cliquer sur le bouton Liste des dettes pour accéder à l’outil de compilation des dettes.

Le budget d’évaluation par étapes

Cliquer sur le bouton « Budget d’évaluation » pour accéder à l’outil budgétaire. Vous pourrez ensuite suivre les étapes ci-dessous.

À cette étape, vous pouvez vérifier que la personne reçoit tous les revenus auxquels elle a droit. Vous trouverez une liste de sources de revenu dans l’outil budget.
Les obligations mensuelles sont les comptes du mois, paiements préautorisés et paiements minimums sur les cartes de crédit. Vous trouverez une liste d'obligations mensuelles dans l'outil budget. À cette étape, vous pouvez vérifier si tous les comptes sont à jour, c’est-à-dire, qu'ils n’accusent aucun retard. Si un compte est en retard et qu’une entente de paiement a déjà été prise, inscrivez le montant mensuel de l’entente. Si aucune entente n’a été prise pour le moment, inscrivez le montant de la mensualité sans le retard, vous pourrez alors organiser le paiement de ce retard à l’étape 4. Vérifiez avec la personne si elle paie elle-même ses comptes ou si le créancier est autorisé à prendre le paiement directement dans le compte bancaire, c’est-à-dire par prélèvement préautorisé. Prendre note que si un paiement est préautorisé et qu’il n’y a pas suffisamment de fonds au compte, cela peut créer des frais NSF de 45 $ à 60 $ selon les institutions financières.
À cette étape, inscrivez les dépenses du quotidien, ce sont les dépenses dont les montants, sans être fixes et exacts, seront approximativement les mêmes à chaque mois. Vous trouverez une liste de dépenses quotidiennes dans l'outil budget. Lorsque le budget est « serré », les gens vont bien souvent venir couper dans cette catégorie de dépenses et les organismes du milieu peuvent être sollicités pour répondre à ces besoins (nourriture, transport, etc.). Voir guide des ressources. Cette étape est parfois confrontante pour l'intervenant puisque la personne peut avoir un système de valeurs opposé au nôtre. Il est important de se rappeler que pour que ce soit efficace, il faut mettre de côté nos propres valeurs. Les choix appartiennent à la personne.

Prendre note que si vous utilisez la version électronique, les calculs se feront automatiquement sans que vous ayez à inscrire de montants dans les cases Total.

Une fois les dépenses quotidiennes et leur total inscrits, additionner les étapes 2 et 3 et inscrire le montant dans la case Sous-total des dépenses. Inscrire le Total des revenus dans la case à cet effet. Finalement, soustraire le sous-total des dépenses du total des revenus et inscrire le total dans la case il me reste.

Analyse de la situation

Si le budget est déficitaire

Cela indique que les dépenses sont trop élevées comparativement aux revenus ou qu'il y a un manque de revenu pour subvenir aux besoins de base.

Malheureusement, il n’y a pas de solution magique pour un budget déficitaire, la personne doit augmenter ses revenus ou diminuer ses dépenses. Votre rôle est de l’informer et de l’accompagner dans les démarches. Vous pourrez les informer sur les recours des créanciers, mais également sur ce qui PEUT, ou ne PAS, arriver si la personne n'est pas en mesure de payer ses dettes. N’oubliez pas que la personne est la seule maîtresse de ses décisions.

L’analyse peut alors s’orienter vers 3 avenues; cela peut vouloir dire que vous faites face à une situation de pauvreté, à une situation de surendettement ou encore les deux à la fois.

Il est important de distinguer les termes Pauvreté et Surendettement

La pauvreté

Les problèmes de pauvreté sont liés directement au manque de revenus pour répondre aux besoins vitaux. Les revenus disponibles ne servent pas principalement à payer des dettes, ce ne sont donc pas les dettes qui créent cette situation.

Par contre, vivre en situation de pauvreté peut conduire à un endettement (retards de loyer, retards dans les comptes courants, crédit au dépanneur, etc.). Un imprévu dans un budget restreint entraîne souvent une dette ou un retard dans un compte.

L’endettement ou plutôt le surendettement

Un endettement n’est pas nécessairement problématique. Une personne peut avoir une carte de crédit et un prêt auto sans toutefois être en difficulté. Le surendettement, quant à lui, représente une accumulation de dettes qui exerce une pression sur tout le reste (coupures et retards sur des comptes). À première vue, il peut ressembler à une situation de pauvreté.

La différence réside dans la possibilité d’intervenir. Il est presque toujours possible de réorganiser les dettes et les retards pour diminuer la portion qu’elles occupent dans le budget. Il est alors important de connaître les possibilités d’entente avec les créanciers pour mieux informer les personnes qui vivent cette situation.

En résumé :

  • Vérifier les possibilités d’augmenter les revenus et si la personne a tous les revenus auxquels elle a droit. Attention que la personne ne se sente pas jugée ou sous pression. Si, par exemple, elle est bénéficiaire de l’aide sociale depuis des années, nous n’aborderons pas nécessairement le marché du travail. Par contre, si elle n’a pas le crédit d’impôt de solidarité et la TPS, elle n’a probablement pas fait sa déclaration de revenus, nous travaillerons donc en ce sens.
  • Échanges sur les moyens de diminuer les dépenses. Attention de ne pas intervenir dans les choix et les priorités des gens. Nous pouvons présenter les ressources alimentaires par exemple, nous assurer qu’ils ont les bons forfaits qui répondent à leurs besoins (télécommunications, frais bancaires, etc.).
  • Informer sur les recours des créanciers possibles.

Dans un cas de surendettement, que pouvez-vous faire?

Dans ce cas, contactez le CIBES. Nous pourrons vous aider à y voir plus clair et proposer une rencontre avec la personne vivant des difficultés financières. Vous pouvez tout de même consulter la section Endettement pour vous aider à bien analyser la situation et à entrevoir des perspectives.

Si le budget affiche un surplus

C’est le montant qui devrait être réparti pour prendre des ententes de paiements, payer les dettes, prévoir les dépenses supplémentaires et faire de l’épargne.

Les ententes de paiements avec les créanciers ne devraient pas être prises avant d’avoir testé et vérifié le budget, c’est-à-dire avant que la personne ait fait entre 1 et 3 mois de budget. Nous vous invitons à contacter le CIBES pour discuter du dossier ou référer la personne vers nos services.

Vous pouvez poursuivre vers l’étape 5!

À cette étape, inscrivez les paiements des dettes et dépenses supplémentaires à prévoir. Vous trouverez une liste de dettes et dépenses supplémentaires dans l'outil budget. Les dépenses supplémentaires sont souvent les dépenses annuelles (qui reviennent une fois par année) ou des dépenses ponctuelles (sorties spéciales, réparation d'auto, etc.). Vous pourrez également inscrire les dettes à planifier pour lesquelles il n’y a pas d’entente de paiement.

N’hésitez jamais à contacter l’équipe du CIBES si vous vivez des difficultés ou avez des questionnements sur la situation, l’intervention, les outils ou autres.